samedi 27 novembre 2010

30 ans - 5 expos : Serge Simon, l'univers des peuples nomades

Pour cette deuxième chronique de présentation des prochains Rendez-vous photographiques, nous aimerions vous présenter notre ami Serge Simon, membre du Club images. Cet infatigable voyageur proposera cette année deux reportages, qui correspondent à des moments importants de sa vie de photographe : "Les Nomades du Désert de Gobi", qui a reçu le Prix national d'auteur en 2009, et "Regards d'Afrique (Du Mali au Niger)".

D'un continent à l'autre, une même trajectoire

Serge est né en 1947 et il parcourt le monde en tant que photographe reporter depuis 1977. Tout au long des années 80 et 90, il réalise une série de reportages en Europe, Afrique et Amérique du Nord, publiés par la presse nationale et internationale.

2004 marquera un tournant dans son travail. Soucieux de revenir à une photographie plus intimiste, plus proche des personnages qu'il photographie, il opte définitivement pour le noir et blanc. La pratique de la photographie argentique et le travail au laboratoire constituent dès lors la condition fondatrice de sa démarche.

Serge Simon construit dans le temps un territoire photographique singulier autour et à partir de ses voyages, et c'est dans la rencontre avec l'autre qu'il va puiser l'inspiration, que son oeil de photographe expérimenté allie chaleur et rigueur pour capter et retranscrire l'univers des peuples nomades.

D'un continent à l'autre, du désert de Gobi au désert de Tall, l'approche et la connaissance des Nomades, l'exploration de leur univers, apparaissent comme une permanence dans l'œuvre du photographe. C'est dans ces contrées immenses, loin des demeures des hommes, mais riches d'une grande humanité, que les photographies de Serge nous entraînent.

"Les Nomades du Désert de Gobi"

Les photos de ce reportage ont été réalisées entre le 24 août et le 15 septembre 2007, en Mongolie. Ce désert est l'un des plus hostiles : +40° en été (juillet, août) et -40° en hiver ; peu de points d'eau, une végétation très pauvre. Les routes sont inexistantes. De temps en temps, au sommet d'une dune, un tas de pierres, appelé ovoo, sert de point de repère. Tout voyageur doit y déposer une offrande, au minimum trois cailloux jetés l'un après l'autre.

La population (un habitant pour 10 km²) est essentiellement nomade : plusieurs fois par an, les familles démontent les yourtes et se déplacent d'une dizaine de kilomètres, à la recherche de nourriture et d'eau pour leurs troupeaux. Le cheptel se compose en majorité de chèvres (avec leur laine, on file le célèbre cachemire) et de moutons, de quelques chevaux et de chameaux dont la laine est utilisée dans le feutre qui recouvre les yourtes. La vie est rude : les éleveurs se nourrissent surtout du lait de leur troupeau et d'un peu de viande ; l'hospitalité une tradition : sourires et collation accueillent tout visiteur de passage.


"Regards d'Afrique" : Mali (décembre 2009)

« Le but de ce voyage est d'accompagner mon ami malien Magnamé, dans son village natal de Sirakoro, en pays Sarakolé, situé à 700 km au nord-ouest de Bamako, à la frontière de la Mauritanie. Après 20 heures de camion, nous arrivons à Kirané. Nous empruntons des ânes pour parcourir les 10 derniers kilomètres non accessibles aux véhicules. Dans les cases de Banco (torchis de paille et d'argile), une centaine de personnes vivent de culture (mil) et d'élevage (zébus, chèvres et moutons).

» Tous les enfants de moins de 10 ans n'ont jamais vu d'européens, aussi ma présence provoque une certaine inquiétude et même de la peur, très vite dissipée par la curiosité enfantine. L'une des principales raisons de mon ami de revenir dans son village est de rendre visite à sa famille, mais aussi de rencontrer le berger Peul, gardien de son troupeau de zébus. Il ne l'a pas vu depuis quatre ans. Les Peuls, excellents éleveurs, sont un peuple de nomades. Ils se déplacent régulièrement en quête de pâturages et de troupeaux.


"Riches du peu d'informations recueillies auprès des villageois, nous partons en moto à la recherche de cette famille Peule. Quatorze heures plus tard, après quelques chutes et moult crevaisons sur des sentiers accidentés au milieu des acacias, épuisés, nous trouvons enfin le campement à la lueur du foyer. La cérémonie du thé fête des retrouvailles chaleureuses. Une simple structure de branchages, recouverte d'herbes sèches, nous servira d'abri. Mil, lait et miel sauvage composent le repas. A ce moment précis, je sais que je vais vivre deux jours inoubliables parmi les bergers."


"Regards d'Afrique" : Niger (février 2010)
Marche en avant de toi-même, comme le premier chameau de la caravane.
(Proverbe Nomade)


"Pour ce voyage, j'accompagne une association humanitaire, la Saharienne, qui apporte du matériel (livres, fournitures scolaires, panneau solaire ...) à deux écoles nomades. Destination : le désert du Tall, situé à 1600 kilomètres de Niamey, à la frontière du Tchad. De la petite ville de N'Guimi, nous partons à dos de dromadaires, accompagnés de chameliers. Quatre ou cinq jours sont nécessaires pour atteindre le campement de Barca, où vivent les Toubous, nomades éleveurs de dromadaires. Avec eux, dans leurs déplacements, suit l'enseignant et son matériel rudimentaire (tableau, livres, cahiers ...). L'école se fait à ciel ouvert ou à l'ombre des branchages. Durant notre trajet dans le désert, nous rencontrons de nombreux campements de Peuls accompagnés de leurs troupeaux de zébus.

Dans cette région très pauvre du Niger, ces hommes comme leurs troupeaux, qu'ils soient Toubous ou Peuls, sont à la limite de mourir de faim. Mais quel accueil, dès que notre petite caravane s'arrête à proximité d'un campement ! Nos hôtes nous offrent de l'eau qu'ils sont parfois allés puiser à une ou deux heures de marche.

Le soir, nous dormons à la belle étoile et le matin nous nous rendons très tôt vers un puits où règne une grande activité : de toutes les directions, affluent, hommes, femmes et troupeaux venus faire leurs réserves d'eau pour la journée. Quelques heures plus tard, la température atteindra plus de 40° à l'ombre ; mais l'ombre est si rare ...

J'avoue être en admiration devant ces Nomades qui vivent de peu de chose au milieu de ces contrées arides. Ils savent toujours garder le sourire aux lèvres pour accueillir l'étranger que je suis."


Les Rendez-Vous photographiques 2010

Serge Simon

Les Nomades du Désert de Gobi (exposition itinérante)
Neufchâtel en Saosnois : du 11 au 31 décembre
Saint Cosme en Vairais : du 18 au 28 janvier

Regards d'Afrique
Mamers - Salle du Cloître : du 18 décembre au 3 janvier

Entrée libre et gratuite

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