La baie des cabanes

Le Club images a fait une petite virée d'une journée au cœur
du milieu naturel de la baie du mont Saint-Michel.

Le 11 octobre 2014, quelques membres du Club images ont convenu d'une sortie dans la baie du mont Saint-Michel, entre Avranches et Granville.

Après un départ à 7 heures de Mamers, les premières prises de vues ont eu lieu à la pointe rocheuse du Grouin du Sud (commune de Vains). La vue panoramique sur la baie et le mont, au loin, aussi inaccessible qu'omniprésent tout au long de cette journée, nous a cueillis à marée haute, à fort coefficient qui plus est.

La marée déserte déjà la pointe du Grouin.

Ce samedi-là, nous avons crapahuté un peu en retrait des plages, dans les dunes, pour nous intéresser aussi au patrimoine arboré de la zone géographique.

Des arbres remarquables immortalisés au sténopé.

Chemin faisant, nous sommes allés visiter la cabane Vauban de Carolles, l'un des postes de guet destinés à la surveillance des côtes. Elle est construite d'un seul tenant (le toit incliné est en pierre aussi), tout en haut des impressionnantes falaises de la façade Ouest du département de la Manche.

La cabane Vauban est construite d'un seul tenant.

La partie la plus spectaculaire de la journée a été, en fin d'après-midi, la véritable démonstration de force du Club images en terres normandes, avec le déploiement de la boîte à sténopé grand format sur la plage de Saint-Jean-le-Thomas. Il s'agissait d'aller prendre l'image de cette cabane de pêcheurs, au pied du promontoire rocheux.

Une fois sorti du coffre, il a été possible d'acheminer sur site l'appareil photo géant grâce à un diable, en roulant sur le sable mouillé de la mer qui s'était retirée au loin mais qui remontait déjà, tout en évitant les galets autant que faire se peut. Il a fallu ensuite le hisser à bout de bras en haut de quelques rochers pour tenter de le maintenir en équilibre, suffisamment près de la construction pittoresque.

A cet endroit de la baie, la vitesse de la marée montante n'a pas fait tomber
à l'eau la prise de vue au sténopé, connue pour ses temps d'exposition à rallonge.

Le reste de la journée, jusqu'au coucher de soleil, s'est poursuivie autour de la promenade Roger-Grupallo, qui longe tout un îlot de cabines de plage blanches.

Enfin, au chapitre de la restauration, qui se situe bien évidemment au cœur de toute sortie conviviale, le pique-nique sur le sable du midi aura laissé d'agréables souvenirs en ce beau jour d'automne.

Malheureusement, le soir, il a été difficile de trouver à manger sur place ainsi que dans les environs, devant notamment le refus surprenant de la pizzeria locale encore vide de prendre en charge notre groupe de quatre sympathiques personnes.

Il n'a pas été possible de trouver une table accueillante à Saint-Jean-le-Thomas.

C'est donc sur le chemin du retour, à Saint-Hilaire-du-Harcouët, que nous avons pu trouver secours auprès de la pizzeria Anacapri, qui gère un nombre de couverts impressionnant avec le sourire. Ce n'est pas une mauvaise adresse.

Quand la vente est bonne

Au pied de la cathédrale de Chartres, pour la grande vente aux
enchères de matériel photographique.

Nous retrouvons Hyppolite Chlorate qui, parti du fin fond de l'Orne, est arrivé sans encombres à la grande vente aux enchères d'appareils et d'accessoires photographiques de la Galerie de Chartres, début octobre. Au pied de la cathédrale, voilà la deuxième et dernière partie de son reportage, entre rencontres éblouissantes, suspense intenable et euphorie de la victoire.

* * *

La vente a lieu non loin du
célèbre monument.

La cathédrale a subi un bain de jouvence et brille d'un blanc plus que blanc. Sur les marches de l'abside est, nous rencontrons Yves, figure du lieu avec sa coquille Saint-Jacques et son bouquet de lavande. Le personnage éminemment sympathique nous raconte sa vie son oeuvre, et suggère à notre portefeuille de lui laisser un petit billet, ce que nous faisons de bon cœur.

Yves, une figure de la
cathédrale non moins
connue.

Autre rencontre, un jeune couple à qui nous adressons un mot complice sur la clope après le café. Nous entamons une discussion passionnante. Autre tasse de café, chacun se raconte et fait des photos souvenirs. Ma femme et moi les emmenons à la salle des ventes, ce lieu magique qu'ils ne connaissent pas.

Le dernier lot que je vise ne doit passer que vers les 15 heures. Nous échangeons nos adresses mail, et nos deux jeunes repartent vers d'autres aventures. Mon épouse, quant à elle, part vers ces lieux de débauche que sont les magasins de fringues et de chaussures. Elle dépensera d'ailleurs presque autant que moi aux enchères.

Une rencontre aussi fortuite qu'agréable.

Les lots s'enchaînent. Le 403 est le point d'orgue de ma journée : une chambre en acajou 13×18 E. Gilles, Paris, soufflet bordeaux et objectif Buckler série A sur obturateur à rideau, avec 6 châssis doubles, 6 porte plaques et un pied en bois. Deux cents, 300, 390 ; la pression monte.

Le moment décisif approche à grands pas.

"Lot 403, lance le commissaire-priseur. Commençons à 100 euros." Pas beaucoup de mains qui se lèvent, c'est bon signe.

Cent vingt, 130, je lève la main. Le commissaire m'a vu et me connaît (cela vaut mieux, en général). Deux cents, 220, nous ne sommes bientôt plus que deux à renchérir.

L'objectif de la journée.

Deux cent trente, j'incline la tête. "Une fois, deux fois. Bien vu ? Pas de regrets ?" Le marteau tombe, bingo ! Je l'ai eue, alors que je m'attendais à ce qu'elle monte vers les 400 euros.

L'adrénaline fait son effet, je ne suis plus fatigué, j'ai 20 ans de moins. Je donne mon règlement, j'attends à la table de livraison. Direction le parking pour revenir avec la voiture, car mes emplettes sont trop lourdes à porter.

Je piétine, je ne suis plus habitué aux files d'attente (j'habite dans un village de 130 habitants, les bouchons sont rares !). Un quart d'heure plus tard, j'arrive à destination, une voiture part et me laisse sa place devant la salle des ventes. Nous chargeons et en route pour la maison !

Je passe en revue les événements de la journée, conduisant sagement, malgré l'euphorie.

Arrivée à 19 h 01. Les chats sont tous là. Nous commençons par satisfaire leur appétit.

Déchargement du matériel et là commence l'angoisse éternelle de l'acheteur : est-ce que tout fonctionne comme espéré ?

Le Canon AV1, après quelques manipulations et un changement de pile, fait entendre son bruit bien connu de l'obturateur qui déclenche. L'aiguille de la cellule dévie correctement. C'est bon pour celui-là.

La chambre, maintenant : l'obturateur à rideau fonctionne, le verre de visée est propre mais on sent que tout cela a besoin d'un bon nettoyage. Il faut recoller les languettes des châssis. Après moult essais il apparaît qu'il ne manque aucune pièce et qu'elle peut encore faire de belles photos. C'est une chambre de voyage, pliante, absolument superbe.

Je suis sur un petit nuage.

Au tour de la pochette-surprise : plein d'Instamatic, mais aussi 2 beaux Brownie, un superbe flash ; chaque objet est dans sa boîte. L'humidité n'a pas fait de dégâts, mais il va falloir tout nettoyer. C'est encore une bonne affaire.

La pêche a été bonne. Aucune mauvaise surprise à déplorer.

Je me couche après un souper léger. J'ai du mal à m'endormir. Je suis satisfait de ma journée, même si je n'ai pas trouvé tous les accessoires que je cherchais.

Une excellente raison pour retourner à Chartres dès mars 2015, pour la prochaine vente...